Lundi 30 novembre 2009 à 15:17
Ce que les philosophes pensent de la mort :
"Il ne peut y avoir de concepte de ma mort car c'est un évènement unique qui ne concerne que moi. Il ne peut y avoir d'intuition sensible de ma mort et donc de la mort, car la disparition de la conscience, du corps propre, marque du même coup la disparition sensible qui exige le corps : on ne peut vivre sa mort ni la regarder en face. Ni concept, ni intuition, la mort comme disparition de moi est donc une idée à quoi rien d'observable ne correspond, un principe régulateur qui unifie méthaphysiquement (au-delà de l'observable) le concepte de la mort biologique en général et l'hypothèse de la mort supposée du moi."
Anonyme
Autrement dit, on ne peut pas savoir qu'on meurt. On ne se sent pas mourir.
"Ce qui est en nous est toujours un et le même : vie et mort... car le changement de l'un donne l'autre, et réciproquement."
Héraclite
Autrement dit, la vie et la mort sont en nous et ne forme qu'un.
" Penser à sa mort, c'est penser à sa disparition, évoquer un horizon limité, c'est rendre précieux chaque instant et découvrir l'importance du sérieux pour se réaliser en réalisant ses projets, en faisant apparaître les figures de sa liberté dans le mouvement de sa vie, dans le sérieux d'une existence qui agit, qui se donne un sens et propose ce sens à ses semblables comme à la génération suivante."
Anonyme
Penser à sa mort montre à quel point chaque instant est précieux, qu'il faut aller au bout de ses projets, montrer à quel point on est vivant à travers notre liberté, montrer que penser à sa mort c'est donc admettre sa vie et lui donner un sens.
"Je vous dis donc que si vous me faites périr ; vous en serez punis aussitôt après ma mort par une peine bien plus cruelle que celle à laquelle vous me condamnez ; en effet, vous ne me faites mourir que pour vous délivrer de l'importun fardeau de rendre compte de votre vie : mais il vous arrivera tout le contraire, je vous le prédit. Il va s'élever contre vous un bien plus grand nombre de censeurs que je retenais sans que vous vous en apperçussiez ; censeurs d'autant plus difficiles, qu'ils sont jeunes, et vous n'en serez que plus irrités ; car si vous pensez qu'en tuant les gens, vous empêcherez qu'on vous reproche de mal vivre, vous vous trompez."
Socrate
Bravo ! Celle-ci est ma préférée ! Socrate en met plein la vue, même le jour de sa condamnation à mort. Et bien sûr, il a parfaitement raison. C'est en voulant étouffer l'étincelle que nait le feu. Supprimer une voix c'est prendre le risque d'en voir dix se lever. Ce n'est pas une solution. Alors je l'adresse en particulier à Sem et Cham, aux Aînés (à remettre dans son contexte, n'est-ce pas Justine).