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La douleur avait tout ravagé, tout détruit. Sans prévenir. Elle était venue, elle avait tout emporté. Il ne restait plus rien. Plus rien que je puisse retenir. Rien à pleurer. Il n'y avait plus rien.

La fenêtre ouverte. Un courant d'air. Froid. Non. Glacial. L'hiver.

Etait-ce réellement la fenêtre ? Je n'en suis plus si sûre. Le velux était fermé. N'était-ce pas... simplement ce qu'il me restait de moi-même ? Peut être bien. C'est ce qui m'a animé en tout cas. Ou engourdie. J'avais mal partout, mal nul part. Le coeur vide. L'âme trop blessée pour supporter la réalité avait fuit, je ne sais trop ou. Il y avait encore ma conscience. Conscience qui, elle, ne voulait pas l'admettre. La raison me criait que j'était une sotte. Une idiote. Une imbécile. Imbécile d'y avoir cru, ne serait-ce qu'en envoyant cette lettre.

Quelque part, ça criait. Non, pas "ça". Mon âme. Ma pauvre petite âme déjà à peine capable de supporter la réalité et qui veut se briser pour un rien. Elle criait. Non. Elle hurlait. ça faisait mal. A elle, a moi. Nous avions mal. Trop mal cependant pour exprimer au autre cette douleur qui nous consumait. Tomber à genoux, hurler, hurler que ça faisait mal. Mais rien. Rien. Parce qu'il n'y avait plus rien. Juste ma volonté. Ma volonté qui n'était pas suffisante pour me porter vers la lumière.

Et puis, le vide, ce froid. Mon âme a gelé dans son cri d'effroi et de souffrance. Elle ne souffre plus maintenant. Plus vraiment. Je l'ai mise à l'abri. Mais... les jours passent. Et plus les jours passent plus l'espoir nouveau grandit. Il grandit encore et encore, sans cesse, tel un enfant que l'on élève et que l'on voit s'épanouir. Cette espoir, jour après jours, fait fondre la glace qui retient mon âme prisonnière. Et quand la glace aura totalement fondu, se sera pour crier de nouveau, j'en suis sûre. Elle devra crier de nouveau à quel point ça fait mal. A quel point nous avons mal. Le gouffre noir s'ouvrira et nous engloutira. Mais à ce moment là... je ne suis pas sûre que la volonté sera assez forte pour nous sortir de là toute les deux. Trop de blessures. Trop de souffrance. Il n'y aura plus rien à sauver.

Mais aujourd'hui, malgré tout, j'y crois fermement et de plus en plus. je redoute la boîte au lettres comme jamais. Peur de ce que je pourrai y trouver par mégarde. Une enveloppe plus grosse que la normale... une lettre trop polie et trop hypocrite, pas assez courage pour admettre qu'elle s'en fout, trop lâche pour s'en préoccuper... et ça fait peur.
ça fait peur autant que ça fait mal, autant que j'espère.

Sayonara