Je perds dans les soupirs de la nuit, la moitié des songes qui m’ont habitée. Seule dans le froid, étendue sur un lit de marbre, les yeux emplis des obscurs cauchemars qui me hantent à chaque nouvelle lune, les papillons noirs des ténèbres s’envolent de mes iris, vont condamner mes étés et mes printemps. Tout n’est qu’obscurité et douleur, souffrance et mort. Le ciel est noir, sans étoile et sans lune, avalés par mes terribles cauchemars qui viennent ramper le long de mes membres, m’immobilisent, m’interdisent de m’échapper. Je suis leur prisonnière et je ne pourrais m’enfuir qu’au lever du jour, quand les papillons de lumière répandront leurs vols sur moi, illumineront mes yeux de soleil et habilleront le sol d’éclat argenté.